- détestation
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• XIVe; lat. detestatio1 ♦ Vx ou littér. Le fait de détester (qqn ou qqch.). ⇒ aversion, horreur. « Si vous voyiez l'horreur, la détestation, la haine qu'on a ailleurs pour le gouverneur » (Mme de Sévigné).2 ♦ Relig. La détestation du péché. ⇒ exécration.⇒DÉTESTATION, subst. fém.Action de détester; horreur, haine de, pour quelqu'un ou quelque chose. Détestation de la servitude :• Une haine est en moi contre la souffrance, la laideur, — une détestation impérieuse de ce qui choque ma vue ou simplement mon bon sens.COLETTE, Sept dialogues de bêtes, 1905, p. 91.— Spéc., vocab. relig. La détestation du péché. Ramené à la détestation de ses fautes, il dicta lui-même à l'ecclésiastique tous les détails de cette histoire affreuse qu'il signa à chaque page (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 796).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [XVe s. (De Vita Christi, BN 181, f° 148d ds GDF. Compl.)]; 1452 (ARNOUL GREBAN, Le Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 30807). Empr. au lat. class. detestatio « malédiction, exécration, détestation », formé sur le rad. du supin detestatum de detestari, cf. détester. Fréq. abs. littér. :22.
détestation [detɛstɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. XIVe; lat. detestatio, du supin de detestare. → Détester.❖1 Vx ou littér. Action de détester. || Avoir de la détestation pour qqn, qqch. ⇒ Horreur.1 Si vous voyiez l'horreur, la détestation, la haine qu'on a ailleurs pour le gouverneur (…)Mme de Sévigné, Lettres, 465, 6 nov. 1675.1.1 J'ai d'abord eu une réaction violente, une détestation passionnée (…)R. Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, p. 37.♦ ☑ Loc. En détestation de : en horreur de.1.2 À l'école, Armand a haï ses condisciples. Il avait le travail facile, mais sous la table, en détestation de la laïque, il disait son chapelet.Aragon, les Beaux Quartiers, I, IX, p. 52.2 Relig. Horreur que l'homme, le chrétien, doit avoir (pour qqch.). || La détestation du péché. ⇒ Exécration; → Contrition, cit. 1.2 Quand nous en reconnaîtrons le mal (d'une proposition), nous l'aurons en détestation (…)Pascal, les Provinciales, lettre III.3 (…) il commença à l'arracher à la grandeur, à la noble spiritualité de ses conceptions religieuses (…) lui prêchant avec l'Imitation la détestation chrétienne de la connaissance et de l'étude.Ed. et J. de Goncourt, Mme Gervaisais, p. 266.❖CONTR. Amour.
Encyclopédie Universelle. 2012.